La Semaine Mystique

Parodies spirituelles d'airs de cour
Concert mis en espace

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Étudier aujourd'hui les musiques de dévotion du XVIIe siècle nous entraîne nécessairement dans la sphère privée, en ce point où culminent les fractures qui caractérisent cette époque troublée : l'individu. Traversé par des courants contraires qu'il ne comprend pas toujours, en proie à des questionnements radicaux en matière de croyance et d'éthique, «l'homme baroque» est confronté à des choix qui sont aujourd'hui encore les nôtres. Innovation ou tradition ? Science ou religion ? Groupe ou individu ? Les binômes antagonistes peuvent ainsi se multiplier à l'infini.

Oraison en musique, la parodie spirituelle incarne parfaitement ces tiraillements : le chant, source d'élévation autant que de volupté, peut faire basculer l'âme du pécheur – fragile funambule – du côté de son salut comme du côté de sa damnation. Les jésuites, directeurs de conscience de nombreux dévots de l'aristocratie, surent utiliser sans état d'âme ce que les arts dispensaient de meilleur en matière de plaisir sensuel, pour en faire des instruments de salut.

Nous nous sommes donc servi, pour structurer ce concert, de la méthode d'un jésuite, Philippe d'Angoumois, telle qu'il la décrit dans son «Occupation continuelle en laquelle l'ame devote s'unit toujours avecque Dieu», un traité de 1618 à l'usage des dames du beau monde. Il y préconise de méditer chaque jour de la semaine sur un sujet religieux, afin d'inscrire dans le quotidien du corps les mystères spirituels. Notre programme, après un petit catéchisme destiné aux enfants et une sévère condamnation de la chanson lascive, suivra donc ce programme d'oraison thématique. Nous dessinerons ainsi un itinéraire spirituel imaginaire : celui d'une âme éprise de salut. Parcourant sa «semaine mystique», de la méditation sur ses péchés (lundi) à la contemplation des gloires du paradis (dimanche), des fractures du cœur à la guérison intérieure, du Chaos primordial à l'Harmonie des sphères, l'âme tentera d'édifier un rempart de foi contre les forces destructrices d'un siècle en proie aux déchirements.

  • Musiques de Robert Ballard, Antoine Boësset, Giovanni Giacomo Gastoldi, Pierre Guédron, Étienne Moulinié.
  • Textes de Lazare de Selve, Jean Auvray, Jean de La Ceppède.
     
  • Olga PITARCH : chant
  • Brigitte VINSON : chant
  • Serge GOUBIOUD : chant
  • Marco HORVAT : chant et luth
  • Marc MAUILLON : chant
  • Renaud DELAIGUE : chant
  • Massimo MOSCARDO : luth et tiorbino
  • Pascale BOQUET : luth et guitare
     
  • textes dits par Marco Horvat

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